samedi 24 novembre 2012

Slash Génération ou Slash Attitude ?



(#Slashgen) soulignant notamment le lien incontestable que la pluridisciplinarité peut avoir avec l’innovation.

Certes le terme « Génération [n’importe quoi] » est servi désormais à toutes les sauces, moi par exemple  j’ai fait partie de ce qu’on appelait dans les 70’s la  « Bof génération », après il y a eu la « Génération Mitterrand » la X, la Y et on nous en annonce une nouvelle de plus en plus fréquemment. 
Je pense que l’idée d’associer le mot génération à un changement de comportement doit provenir de la chanson des Who « My generation » ( « Hope I die before I get old …»), véritable hymne annonciateur des mouvements contestataires et contre culturels de l’époque portés par (une partie seulement) d'une véritable génération, celle des enfants de l’après-guerre.

Aujourd’hui donc on assisterait à une émergence de plus en plus fréquente de nouvelles « générations » (X, Y, C, etc.). On aimerait bien tout pouvoir appréhender en bornant de façon linéaire à l’échelle du temps avec un avant et un après. Avant Internet et Après Internet, avant le téléphone mobile et après, etc. Heureusement ce n’est pas aussi simple, souvent il ne s’agit pas de générations mais de typologie comportementale.

Pour revenir à la « Slash Génération » nous savons tous que des personnes touche à tout ont toujours existé le plus génial étant sans aucun doute Leonard de Vinci qui au 15ème siècle pouvait se slasher ainsi (ce qui lui aurait posé le problème des 140 caractères de Twitter) : Artiste/scientifique/ingénieur/inventeur/anatomiste/peintre/sculpteur/architecte/urbaniste/ botaniste/musicien/poète/philosophe/écrivain.
Je trouverais donc plus appropriée l’expression « Slash Attitude » bien qu’elle renvoie souvent en France à la célèbre « Rock’nRoll attitude » de Johnny Halliday, album sorti en 1985, exactement 20 ans après « My generation » des Who. On peut y voir des similitudes d’autant que Michel Berger son auteur (tout le monde sait que Johnny ne sait pas écrire) est comme le chantait Daltrey « mort avant de devenir vieux ».  20 ans c’est justement le temps d’apparition d’une nouvelle génération pour les sociologues, mais la rock’n Roll attitude adresse bien le comportement en le dé-corrélant avec l’âge ou l’époque. Ainsi le film de FormanAmadeus  nous montre WA Mozart avec une superbe Rock’nRoll attitude bien avant l’arrivée de Chuck Berry.
La SlashAttitude a donc toujours existé elle regroupe des individus qui ne s’arrêtent pas aux frontières de leur spécialité, elle caractérise des personnes qui lorsqu’ils regardent au loin avec une curiosité toujours avide voient plusieurs horizons et développent, par associations d’idées, la capacité de les relier entre eux en bâtissant des ponts entre des mondes qui s’ignorent souvent et des passerelles entre des gens qui paraissaient appartenir à des univers différents.

@FV41LL4NT 

Mon petit dernier (portrait en terre)



dimanche 18 novembre 2012

Aidez une association caritative sans dépenser 1 centime !

C'est ce que propose jusqu'au 30 Novembre le Crédit Agricole Pyrénées Gascogne,

Explication:
Le Livret Sociétaire des épargnants sociétaires a généré des millions de Tookets (monnaie solidaire à l'usage exclusif des assos 1901) et il s'agit maintenant de les distribuer !.
Ce sont les fans de la page facebook du CAM PG  qui sont invités à voter pour une des 400 associations adhérentes
Plus l'association aura reçu de votes et plus elle récoltera...de 100 à 5000€)

Allez Hop,
Juste quelques clicks pour aider par exemple la Banque Alimentaire du Bearn ou Habitat et Humanisme


vous pouvez leur donner un gros coup de main avec juste quelques petits clicks.
et si vous ne le faites pas Retweetez ce billet ou envoyez le à un ami...

Expérience de création d'une communauté homonyme



Ca y est mon expérience a démarré:
il y a une page facebook
et un blog dédié qui relatera les différents événements de l'expérience: Nous, Fabrice Vaillant

A suivre...

samedi 17 novembre 2012

Identité et Médias Sociaux




Une nouvelle question de transfert d’identité ouverte du fait des médias sociaux ?

La quête de l’identité présente cette contradiction apparente d’être tout autant  la recherche d’un positionnement purement personnel, par rapport à soi (qui suis-je ? quelle est mon histoire, ma singularité, quelles sont mes caractéristiques propres ?) que la recherche de l’appartenance à un groupe plus large  et le plus souvent fermé. On assiste donc à une double tendance sociologique simultanée celle de l’individuation et celle de la grégarité.
Peu importe qu’il s’agisse de moutons qui se pensent tous différents ou de vers solitaires qui ne sortent qu’en groupe, Facebook permet à chacun d’afficher face à tous  sa supposée différence et de nous montrer que, souvent,  ceux qui se  croient uniques agissent comme s'ils étaient tous les mêmes.

Mais le sujet n’est pas là, commençons par une anecdote (vécue).

Un petit matin, alors que j’étais hospitalisé, à l’heure convenue pour l’opération on m’a conduit dans un espace visiblement dédié à l’aiguillage vers différentes salles d’opération. J’y  ai attendu quelques minutes avec d’autres patients également dans leur lit et eux même dans l’attente qu’on vienne les chercher. Lorsque le brancardier est venu me chercher, je n’étais heureusement pas encore inconscient lorsqu’il me  demanda : « M. Patrick Vaillant ?  On y va ! » et il commença à pousser mon lit…. « Euh non, moi c’est « Fabrice Vaillant ».
Il devint soudain confus, puis se dirigea vers un autre lit où mon homonyme dormait déjà et  l’amena dans « l’autre bloc ». Je n’ai pas demandé ce qu’on devait amputer ou retirer à « l’autre gars », mais je pense que mon opération se serait moins bien passée si le bonhomme en question avait eu le même prénom que moi.

Une des choses qui caractérise depuis notre enfance notre singularité c’est le couple [ Prénom d’usage + Nom].  

Beaucoup d’entre nous qui portons un nom relativement peu commun n’avons jamais avant Facebook expérimentés la confrontation visuelle avec nos clones onomastiques.

Beaucoup de ces gens qui portent le même nom et prénom que nous-mêmes sont désormais là, sous nos yeux, tous membres comme nous de la grande famille des facebookers, plus jeunes ou plus vieux, d’allure plus ou moins semblable, force est de constater qu’ils sont autres, et bien différents de nous.
Face à nous-même mais aussi face à la réglementation, ce qui attestait, en première lecture (sans aller jusqu’à la date et le lieu de naissance) qui nous étions  c’était avant tout notre nom ET notre prénom.  
Nous pouvons mesurer que ce qui avait fondé jusque-là une bonne partie de notre identité civile  a désormais bien moins de pertinence pour identifier un individu unique.

Considérant que les réseaux sociaux permettent aujourd’hui très facilement d’opérer la mise en relation de parfaits homonymes, nous nous retrouvons avec des possibilités nouvelles de confusion organisée qui peuvent aller de la facétie la plus potache à de l’escroquerie organisée.

Les institutions qui agrègent un grand nombre de données individuelles sont bien sûr depuis longtemps confrontées à ces cas de figure, qu’il s’agisse par exemple de la Banque de France qui utilise dans son fichier d’interdiction bancaire le triplé [Prenom/Nom/ date de naissance] ou le fichier Ficoba géré par la Direction Générale des Impôts (et qui intègre nombre de confusions dues à des imprécisions de déclaration par exemple). Le numéro INSEE nous identifie plus précisément à un point tel que la CNIL a fortement restreint ses possibilités d’utilisation puisque son usage automatisé ne peut être autorisé qu'après décret en Conseil d'État.  Enfin, les empreintes digitales, le rapprochement visuel avec des photos en fichier,…, semblent réservées aux investigations de police ou douanes ainsi que le recours à toutes les techniques qui sont apparues durant les dernières décennies (ADN, …)
Disons que tout cela semble fonctionner à peu près bien lorsque l’institution se retrouve face à des individus isolés, mais la question posée aujourd’hui a changé de nature : des individus physiquement isolés  peuvent sortir grâce aux médias sociaux de leur isolement, ils peuvent se reconnaître, se contacter, se regrouper, se trier, se fédérer, s’organiser … afin d'imaginer ou développer un nouvel usage de leur propre identité.

Il ne s’agit pas d’usurpation d’identité stricto sensu.

En effet, les histoires d’usurpation d’identité dont les médias se font l’écho concernent des actes de malveillance ou de malhonnêteté caractérisées par un schéma souvent identique et qui débute  par la récupération de l’identité à l’insu d’une personne et d’un usage au profit de l’usurpateur.
Ici, il ne s’agit pas véritablement d’usurpation d’identité puisque l’identité reste la bonne ce sont les droits attachés à ce qui définit l’identité qui peuvent être transférés sans véritable usurpation d’identité. On peut même penser qu’une telle pratique existe peut-être déjà à notre insu tant  elle est facile à imaginer et à mettre en place.
Si je prends mon exemple il doit y avoir entre 20 et 100 personnes qui s’appellent comme moi, ces gens que je ne connais pas (pas encore) ont sans doute une pièce d’identité avec leur photo qui permet d’attester qu’ils s’appellent bien …comme moi.
S’ils se présentent à ma place pour aller chercher un recommandé avec accusé de réception, pour retirer de l’argent en express, un mandat au guichet de la Poste, s’ils veulent retirer des billets d’avions que j’ai commandés, s’ils veulent parler à ma place dans les médias, ils pourront le faire sans mentir sur leur nom et prénom et, la plupart du temps on ne contrôlera pas leur date de naissance ni leur adresse et la simple vue de leur nom et prénom sur la pièce d’identité suffira pour leur attribuer mes droits…et à moi les leurs.

Face à cette possibilité évidente et aisée d’organisation de la confusion identitaire grâce à la mise en réseau d’individus hier encore dispersés - mais aujourd’hui regroupables- une réflexion me paraît s’imposer et quelques pistes s’esquisser allant dans le sens d’un besoin de nouveaux moyens d’identification.  Aujourd’hui mon numéro de téléphone mobile et son code pin ou mon adresse mail et son mot de passe m’identifient sans doute bien mieux que mon nom et prénom sur ma pièce d’identité que l’on se borne à me demander la plupart du temps. Un simple envoi d’un SMS à mon numéro de téléphone permettrait instantanément de contrôler qu’il s’agit bien de moi, pourtant la réglementation bancaire les rend encore facultatifs .
Faisons confiance à la CNIL, ange gardien de notre liberté face à l’usage de notre identité, pour y reconnaître les siens.

Je laisse ouvertes ces questions d’apparence anodines en ayant conscience qu’elles dérivent vite sur des sujets plus délicats, en revanche, je trouve la partie ludique que j’ai évoquée assez tentante. 

Je vais aller créer un groupe sur Facebook, réservé aux gens s’appelant exactement comme moi et nous allons y réfléchir ensemble.
On pourra commencer par se géolocaliser pour voir où chacun de nous peut être simultanément…

Bonjour chez vous

 @FV41LL4NT



mardi 13 novembre 2012

Proust en tweets





Je me demandais combien il aurait fallu de tweets à Marcel Proust pour publier sur Twitter "A la recherche du temps perdu". 

Sachant que l'oeuvre - une des plus longues du monde (et une des plus belles aussi) - contient 1.5 millions de mots avec un total de 9609000 caractères, cela représente 68836 tweets (140 caractères),
 Bon, après tout ce n'est pas si impressionant que ça, mis à part le fait qu'il n'y aurait eu aucun "lol" ni "OMG"  dans tous ces tweets.

Fin Juin 2012 Twitter annonçait qu'en moyenne 400 millions de tweets étaient envoyés par jour soit 5812 fois "A la recherche tu temps perdu" par jour ce qui représente l'équivalent de 1 publication toutes les 15 secondes de l'intégralité des 7 volumes de l'oeuvre, non stop, 24h par jour, 7 jour sur 7.

Mais la Rechencre a été écrite par un seul homme alors que près de  400 millions d'utilisateurs se partagent la publication. Ce chiffre n'est d'ailleurs pas très précis puisqu'on estime qu'il y a 1 million d'abonnés en plus chaque jour.

Oui Marcel était tout seul, sans traitement de texte ni smartphone ni Wikipedia ni Google pour y trouver ses informations ou copier coller ses connaissances.
Il a donc étalé la production sur 14 ans (1913-1927) ce qui aurait été impossible sur Twitter puisque ce réseau n'existe que depuis 2006.

Imaginons donc qu'il ait été un véritable geek et qu'il ait démarré sa publication avec Twitter en faisant partie des quelques frenchies qui twittent depuis le début, il y a 6 ans.
Pour publier la recherche et la finir aujourd'hui il aurait du publier environ 30 tweets par jour sur chaque jour de cette période, ce qui n'est pas particulièrement impressionant.



Un éminent blogueur français comme @Korben  par exemple affiche bien mieux aux dires du tweetercounter avec une moyenne de 45 tweets par jour, ce qui montre que la performance de Marcel serait largement à sa portée. Il affiche déjà 57625 tweets soit plus de 80% des tweets nécessaires à "la Recherche" et à un rythme nettement plus élevé que @MarcelProust...reste à le décider sur le contenu de ses tweets mais quantitativement déjà il n'aurait aucun problème à établir un nouveau record français. (je vais lui suggérer)


Non, le véritable sujet c'est le nombre de followers, on aimerait bien que Marcel Proust soit aussi populaire que Justin Bieber ou Lady Gaga, ou qu'au moins un des ses tweets fasse autant gloser qu'un de ceux de Mme Trierweiller ou rire à ses dépens qu'un de ceux de Mme Morano,
mais ça, c'est vraiment pas gagné.


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